Dimanche 17 septembre 2023
24ème dimanche du Temps ordinaire
« C’est ainsi que mon Père vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur »
Nous avons tous été confrontés à des degrés plus ou moins forts à des situations où il nous a fallu pardonner. Il ne s’agit pas du pardon lié à des contrariétés mineures : tasse de café renversée, oubli d’un rendez-vous donné, impolitesse … Pardonner est bien facile en ce cas.
Mais qu’en est-il pour des situations plus offensantes voire très offensantes auxquelles nous pourrions être exposés comme par exemple recevoir des paroles blessantes, être victime d’une spoliation, d’une infidélité conjugale, d’une médisance, d’une injustice d’ordre professionnel … voire même des situations beaucoup plus graves : la perte d’un proche dans un accident causé par un tiers alcoolisé, par un attentat … Les exemples sont malheureusement trop nombreux.
En ce cas certaines questions se posent :
- Peut-on tout pardonner ? Y-a-t-il des limites ?
- Pardonner, est-ce oublier ?
- N’y a-t-il pas une sorte de faiblesse dans le pardon ? Nietzche disait que les chrétiens pardonnent parce qu’ils n’ont pas le courage de se venger… - Peut-on pardonner à quelqu’un qui ne sollicite pas le pardon ?
- Pourquoi pardonner ?
Les réponses à ces questions, nous les avons partiellement « au fond de notre cœur », de notre conscience.
Elles sont également dans l’Ecriture.
- « Vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. Devenez les imitateurs de Dieu … » Ephésiens 4,32 - 5,1
- « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père Céleste vous pardonnera aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père Céleste ne vous pardonnera pas non plus vos fautes » Matthieu 6,14-16
- « Lâche la colère et abandonne la fureur » Psaume 37:8
Le pardon est exigeant. Ainsi que l’écrivait Ghandi, il nécessite du courage : « le pardon est le propre de l’homme courageux » (lettres à l’Ashram – 1937)
Mais il est aussi et surtout vecteur de vie, de joie. « Le pardon, c’est le moyen de survivre, de ramener la vie là où la joie ne passait plus » St Jean Paul II
Benoît de Maisonneuve, diacre permanent