Dimanche 10 janvier 2021
fête du Baptême du Seigneur
Le peuple qui marchait dans les ténèbres.
Les événements que nous vivons en ce moment dans le monde sont éprouvants, en ce qu’ils nous plongent dans l’incertitude du lendemain, et pour beaucoup, dans une vraie précarité. Les uns se demandent s’ils pourront partir en vacances, s’ils pourront voir leur famille, d’autres s’ils pourront même travailler comme ils le faisaient jusqu’ici. D’autres encore, sont pris par la maladie et ses dangers. Nous sommes comme dans un « brouillard de guerre » : ce climat d’incertitude et de tâtonnement, où l’on doit tout de même avancer et se décider.
Ces moments de crise peuvent être révélateurs des limites et des failles des uns et des autres, de nos institutions de gouvernement comme de notre voisin ou notre conjoint. Mais les failles et les limites des uns et des autres ne sont pas la vérité de ces personnes : on ne peut réduire quelqu’un à ses failles et ses limites ! Il faut donc remettre nos exaspérations et nos jugements à leur juste place, sans tirer de conclusion hâtive et démesurée, sur notre couple, notre Eglise, ou autre. Cette connaissance des failles et des limites est tout de même une connaissance qui doit provoquer notre décision, des symptômes dont il faut traiter les causes profondes ; causes profondes qui viennent de loin dans le temps, pour lesquelles il faut prendre du temps pour être efficace.
La fête de la Nativité nous a rappelé cette phrase d’Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi ». Ces ténèbres et ces ombres sont celles de la condition humaine commune. Mais justement, en agissant dès les profondeurs du temps, Dieu a préparé notre salut, qu’il a manifesté en Jésus Christ. Au milieu des ténèbres nous est donnée une lumière, au milieu du déboussolement, nous sommes à nouveau orientés, dans la faiblesse nous est donnée une force. En prenant nos décisions dans la prière, en confiant nos épreuves au Christ, le brouillard se dissipe et le Ciel se déchire, Dieu fait alliance avec nous : « Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut ».
Abbé Florian Pignault