Le billet
Jean-François Balmary, diacre
Solitude
Cette crise sanitaire pose déjà des questions de tous ordres, saurons-nous y répondre avec justesse lorsque sera venu le jour des choix ? On a constaté, depuis des dizaines d’années, que l’homme court vers un objectif qui ne semble plus commun. Faute de repères clairs la réussite personnelle, générant une solitude qui ne dit pas son nom, est devenue une finalité vers laquelle tend bien souvent l’homme de ce siècle. A l’évidence, malgré des efforts méritoires ici et là, nous n’avons sûrement pas su proposer une autre alternative attractive !
Or on le redécouvre peut-être aujourd’hui, l’homme n’est pas fait pour vivre isolé, le confinement nous le rappelle à longueur de journée. Si la solitude est parfois utile, voire même parfois nécessaire pour prendre du recul, discerner, prier, un isolement durable est, on le sait bien, difficilement tenable.
Qu’il est beau et bon de vivre ensemble ! C’est ce que nous disent le psaume 133 « Qu’il est bon et qu’il est doux d’être frères ensemble » et les Actes des Apôtres (Ac 2, 46) qui nous décrivent la vie des premiers chrétiens « Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur ».
Le bonheur, cette quête de l’homme aujourd’hui comme hier, se trouve bien, et l’expérience le démontre au quotidien, dans le partage, le don, l’écoute… Les périodes d’ermitage, de solitude, de la vie franciscaine servent à se rapprocher de Dieu et aussi à être à l’écoute de l’autre.
Alors, que notre temps de solitude actuel nous aide à nous rapprocher des autres, il sera c’est certain un pas de plus vers le Seigneur « Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40)